Réf.
2025/EAAPLDD/13560
Type d'offre
Experts
Type de contrat
Contrat de prestation de services
Conditions de l'offre
Prestation perlée sur bons de commande
Domaines d'expertises
Climat et Agriculture ; Développement durable
Date limite de candidature
31/07/2025 23:30
Durée de la mission
Expertise perlée
Contrat
Indépendant / Entrepreneur Individuel
Durée
150 jours
Département Géographique - GEO > DP République Démocratique du Congo
Mis en ligne le : 18/07/2025
Objectifs et résultats attendus
La mission a pour objet d’assister les gestionnaires de paysage de l’ADD dans l’identification, la formulation et le suivi de leurs stratégies de développement rural afin que celles-ci contribuent à l’émergence d’une économie verte et résiliente à l’échelle des paysages. Les appuis concernés cibleront plus spécifiquement les activités d’accompagnement des pratiques agricoles des communautés riveraines d’une part et la mise en place et le suivi de chaînes de valeur agro-alimentaires durables d’autre part, en coopération étroite avec les opérateurs du secteur privé.
Les objectifs des missions à conduire par l’expert seront déterminées au cas par cas avec l’équipe de l’assistance technique de l’ADD sur base des demandes d’appui formulées par les gestionnaires de paysage. Les missions pourront notamment viser les résultats suivants :
- Aide à la formulation, analyse et suivi des stratégies et des activités de développement rural dans les documents de projets mis en œuvre par les gestionnaires de paysages sur financements européens (y compris au niveau des rapports d’exécution)
- Diagnostic des filières agricoles existantes (cultures vivrières et cultures de rente), en identifiant notamment les potentiels, les catalyseurs et les éléments défavorables à une intégration formelle et modernisée dans le cadre de l’économie verte (analyses SWOT)
- Mise en place de dynamiques de concertation avec les petits producteurs agricoles bénéficiaires d’appuis en cours (producteurs, groupements/associations) en vue d’identifier les besoins et les préférences à l’échelle locale,
- Développement de stratégies d’échange, de concertation et de coopération commerciale avec les éventuels opérateurs du secteur privé agro-industriel actifs ou impliqués commercialement dans le paysage
- Contribution à la compréhension et à la prise en compte opérationnelle des logiques économiques et commerciales des différentes parties prenantes du secteur agricole à l’échelle du paysage, en vue d’informer et de formuler, d’enrichir ou d’adapter les stratégies en cours ou planifiées en matière :
o d’accompagnement des petits producteurs (adaptation des pratiques agricoles aux objectifs environnementaux)
o de mise en place et/ou de consolidation de chaînes de valeur agro écologiques durables
- Identification des forces et les faiblesses des stratégies proposées (bilan de compétences), ainsi que des besoins de renforcement éventuels pour mettre en œuvre les stratégies en cours et / ou envisagées (ressources humaines, formations, etc.) ;
- Montage de partenariats formels (institutionnels et/ou commerciaux) avec les opérateurs privés identifiés en vue de développer des chaînes de valeur résilientes économiquement rentables et qui se maintiendront à l’issue des financements européens concernés
Livrables attendus
Les livrables précis et leurs dates de livraison seront définis dans chaque bon de commande par le chef de projet (responsable de l’assistance technique ADD) . Ils pourront inclure : termes de référence d’expertises court terme, termes de référence d’ateliers ou de voyages d’étude, brèves publications, supports de présentation, rapports, agendas et comptes-rendus de réunions, etc.
Coordination
L’Expert(e) long terme travaillera sous la responsabilité du Chef de projet, qui sera donc son premier interlocuteur pour tous les aspects techniques et administratifs.
Il/Elle sera également amené(e) à travailler avec l’expertise long terme en suivi-évaluation qui sera mobilisée dans le cadre du projet, ainsi qu’avec le Chargé de projets Géographique et le Chargé de projets Technique du siège d’Expertise France.
Une coordination étroite avec l’équipe de mise en œuvre du projet, sous la responsabilité du Chef de projet, devra impérativement être mise en place dès la préparation des missions et jusqu’à leur finalisation. En outre, des échanges réguliers avec le Chef de projet seront à prévoir sur l’état d’avancement des missions et éventuellement les difficultés rencontrées.
Les perspectives de développement socio-économique de la République Démocratique du Congo (RDC) reposeront en grande partie sur la manière dont seront valorisées ses ressources naturelles exceptionnelles. La gestion durable de ces ressources constitue un pilier stratégique des politiques congolaises. Ce pilier fait l’objet d’appuis soutenus des partenaires internationaux du pays, avec un accent sur la conservation de la biodiversité via les aires protégées d’une part, et un accent sur la promotion de l’économie verte comme instrument clé de la réduction de la pauvreté d’autre part.
Depuis 2010, la coopération de l’UE en RDC en matière d’appui à la gestion durable des ressources naturelles porte principalement sur l’appui à la gestion durable des aires protégées et sur la promotion de l'agriculture durable et des énergies renouvelables dans cinq paysages prioritaires : Virunga, Garamba, Upemba, Salonga, et Yangambi. Ces paysages sont non seulement clés pour la biodiversité mondiale, mais offrent également des opportunités de développement significatives pour une population riveraine qui totalise 20 millions de personnes.
Dans chacun de ces paysages prioritaires, la coopération UE-RDC s’appuie sur des Partenariats Public-Privé (PPP) qui associent les institutions publiques mandatées (ICCN et INERA) et des organisations internationales qui y sont actifs depuis de nombreuses années ([1]). L’UE y accorde des financements aux gestionnaires de PPP – sous la forme de projets – qui portent à la fois sur les activités de gestion des aires protégées, sur le développement des chaînes de valeur agro-alimentaires et sur la promotion de l’électrification rurale à partir de sources renouvelables (hydro / solaire / cogénération). Depuis 2021, ces projets s’inscrivent dans un cadre de programmation de coopération dénommé « Alliance pour le Développement Durable » (ADD).
En vue d’appuyer le pilotage, la coordination et la mise en œuvre technique des financements qu’elle accorde aux gestionnaires des PPP dans le cadre de l’Alliance pour le Développement Durable (ADD), l’UE a confié à Expertise France le déploiement d’une assistance technique (AT). Cette AT remplit le rôle d’ensemblier, d’appui scientifique et de coordination en soutien aux actions déployées par les gestionnaires de PPP opérant dans les cinq paysages prioritaires.
L’AT s’appuie sur l’expertise et l’expérience des gestionnaires de PPP et de leurs partenaires locaux, sur la présence institutionnelle assurée par l’Institut Congolais de Conservation de la Nature (ICCN) et l’Institut National d’Etudes et de Recherche Agronomiques (INERA) ainsi que sur les autres institutions publiques et parties prenantes concernées tant au niveau local (paysages ciblés) qu’au niveau national.
L’action de l’AT est construite autour des trois composantes suivantes :
C1 : Pilotage, animation et coordination de l’ADD en coordination avec les autorités nationales
C2 : Organisation et mise à disponibilité d’expertises techniques, thématiques et méthodologiques (tenant compte du genre) au bénéfice des partenaires de l’ADD
C3 : Facilitation du partage de connaissances et d’expériences entre les partenaires de l’ADD
Les présents TDR s’inscrivent dans le cadre des composantes 2 et 3 de l’Assistance technique de l’ADD. Ils portent sur le recrutement d’un consultant individuel – expert technique spécialisé dans l’analyse et l’appui aux chaînes de valeur agricoles en Afrique centrale, idéalement en RDC. L’expert sera appelé à travailler dans chacun des 5 paysages de l’ADD (Virunga, Salonga, Upemba, Yangambi, Garamba) en fonction des besoins exprimés par les gestionnaires de PPP dans ces paysages.
3.1 Contexte
En RDC comme ailleurs en Afrique centrale, les études scientifiques récentes mettent clairement en évidence l’impact de plus en plus marqué de l’expansion de l’agriculture à petite échelle dans l’accélération des dynamiques de déforestation et de réduction des habitats de la faune sauvage.
Ces études montrent que l’accroissement de la production agricole consécutif à l’évolution démographique et au développement des marchés des denrées alimentaires entraîne des dynamiques de perforation des massifs forestiers, lesquelles sont en expansion dans l’ensemble des espaces ruraux du pays, y compris à la périphérie des aires protégées situées dans les paysages de l’ADD.
Ces dynamiques sont la conséquence de pratiques agricoles extensives défavorables au renouvellement des ressources qui se déploient dans un cadre économique informel peu propice à l’amélioration des techniques et à l’encadrement des pratiques. Elles constituent souvent les étapes initiales de processus structurels de déforestation, de dégradation de l’environnement et de réduction des habits naturels de la faune sauvage, y compris à la périphérie des aires protégées dont elles menacent la viabilité dans le long terme.
Il ne fait aucun doute que l’expansion non contrôlée de ces dynamiques se fera au détriment des fonctions écologiques, économiques et sociales, pourtant essentielles, que les paysages de l’ADD entretiennent sur le plan local comme sur le plan global. Si elles ne sont pas davantage encadrées, elles y auront des impacts de plus en plus marqués tant en termes de maintien de la biodiversité et des capacités de renouvellement des ressources naturelles qu’en ce qui concerne le potentiel de développement durable des économies locales et régionales ou la régulation globale du climat.
Pour pouvoir mitiger l’impact défavorable de ces dynamiques et les réintégrer dans une perspective durable, les populations rurales qui en dépendent doivent pouvoir faire évoluer leurs pratiques agricoles actuelles vers des alternatives qui soient plus intéressantes pour elles.
Cela implique d’une part qu’une offre de telles alternatives existe réellement, avec des cas pilotes concrets et opérationnels ; et d’autre part que ces agriculteurs soient effectivement convaincus de la valeur ajoutée que ces alternatives représente pour eux, tant du point de vue strictement économique (sécurisation et accroissement des revenus liés à leurs activités agricoles) que sur le plan social et de la qualité de vie (organisation et répartition équitable des charges de travail, impacts positifs de la formalisation des relations entre les acteurs impliqués, désenclavement et accès renforcés aux services sociaux de base tels que la santé et l’éducation, etc.).
Le développement de ces alternatives ne va pas de soi, surtout dans un environnement socio-institutionnel aussi complexe que celui de la RDC, marqué par l’informel, par la faible sécurisation des transactions économiques et commerciales et par les déficiences de l’État de droit.
3.2 Besoins
Compte tenu du contexte préoccupant décrit ci-dessus, les projets que l’UE finance actuellement et projette de financer à l’avenir dans les paysages de l’ADD comportent une dimension de plus en plus importante en matière de développement rural et d’appui à la mise en place de chaînes de valeur agricoles formelles qui soient potentiellement plus rémunératrices pour les producteurs locaux que les pratiques « business as usual » auxquelles ils se résignent aujourd’hui malgré eux, par défaut d’alternatives.
Afin de dégager les revenus additionnels nécessaires pour motiver les changements de pratiques auprès des agriculteurs concernés, il est important que ces appuis portent également, au-delà de l’accompagnement des pratiques de production agricole elles-mêmes, sur l’industrialisation de certaines étapes de filières agro-alimentaires porteuses, ainsi que sur l’électrification nécessaire pour permettre la transformation des produits agricoles et l’augmentation consécutive de la valeur ajoutée locale des productions.
Les appuis que l’UE propose de financer dans le cadre de ses projets comportent donc à la fois une dimension technique (accompagnement des acteurs du monde rural pour l’évolution des pratiques), mais aussi une importante dimension commerciale (développement de chaînes de valeur alternatives, comprenant également l’identification des débouchés économiques sur les marchés formels, ainsi que l’organisation des filières de commercialisation elles-mêmes).
La concrétisation sur le terrain de cette approche hybride de l’appui au développement agricole dans le monde rural de la RDC – à la fois technique et commerciale – ne va cependant pas de soi. Elle nécessite à la fois une bonne connaissance des dynamiques rurales d’Afrique centrale, la conduite d’analyses approfondies en vue d’apprécier la faisabilité et la rentabilité potentielle des investissements considérés, ainsi que des capacités d’accompagnement des acteurs locaux pour le déploiement des pratiques agricoles adaptés, conformes aux exigences de durabilité et de renouvellement des ressources naturelles.
Les gestionnaires de paysage ne disposent pas toujours de telles expertises en interne, et il est dès lors important qu’ils puissent bénéficier d’appuis ponctuels dans l’ensemble de ces domaines afin de faciliter la formulation, la mise en œuvre et le suivi des activités concernées au sein de leurs projets.
Le poste décrit dans les présents termes de référence vise à recruter un expert en développement rural et en développement de chaînes de valeur agro-alimentaires qui puisse répondre à de tels besoins « à la demande » au cours des deux prochaines années.
([1]) Ces organisations sont respectivement la Fondation Virunga (paysage Virunga), African Parks (paysage Garamba), le WWF (Salonga), Forgotten Parks (Upemba) et le CIFOR (Yangambi). Notons que dans ce dernier cas (Yangambi), le PPP est signé avec l’INERA (Institut National pour l’Etude et la Recherche Agronomique) plutôt qu’avec l’ICCN, le site de Yangambi ayant initialement été créé dans une logique de recherche scientifique plutôt que pour des raisons de protection de la faune et de la biodiversité).
Expert international en analyse et développement des filières agricoles
- Diplôme universitaire de niveau BAC+5 en agronomie, économie du développement rural, ou des domaines associés
- Expérience dans la conception et mise en œuvre de stratégies agricoles
- Expérience professionnelle d’au moins 15 ans dont minimum 10 ans dans la réalisation d’études de filières et de marchés dans le secteur de l’agriculture rurale en Afrique subsaharienne
- Expérience avérée en développement de filières, notamment sur des projets d’appui aux petits producteurs ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises ;
- Avoir participé à au moins 3 missions similaires en RD Congo;
- Expériences de travail avérées au sein du paysage institutionnel et des bailleurs de fonds internationaux en RDC (en particulier avec l’Union européenne)
- La familiarité avec les approches de l’UE en appui à la gestion durable des ressources naturelles en Afrique centrale (ECOFAC / NaturAfrica) constituerait un atout
Excellentes qualités/capacités :
- communication, orale et écrite ;
- rédaction, synthèse et vulgarisation des résultats
- travail en équipe dans un cadre culturel diversifié et des conditions de confort limitées
- transmission des savoirs auprès d’interlocuteurs variés.
1) Période de mise en œuvre souhaitée : septembre 2025 à juillet 2027.
2) Lieu de mise en œuvre : Les missions auront lieu dans les paysages couverts par le projet, avec d’éventuels passages et séjours temporaires à Kinshasa, en fonction des besoins exprimés par le Chef de projet.
3) Documents demandés (en français) : CV à jour, offre technique et financière brève (2 pages maximum), lettre de motivation (1 page maximum). Toute offre incomplète sera pénalisée lors de la présélection des dossiers.
4) Date limite pour la soumission des candidatures : 31 juillet 2025
5) Durée de la mission : 150 jours maximum, prestations perlées sur bons de commande, entre septembre 2025 et juillet 2027
Le processus de sélection des candidats s'opérera selon le(s) critère(s) suivant(s) :