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Réf.
2023/EG/9894

Type d'offre
Experts

Type de contrat
Contrat de prestation de services

Date limite de candidature
30/09/2023 09:50

Durée de la mission
Expertise perlée

Contrat
Indépendant / Entrepreneur Individuel

Durée
75 jours sur 7 mois

Description de la mission

L’Assistance Technique (AT) du projet lance un appel à candidature pour recruter un.e expert.e en genre pour la mission d’accompagnement du MENRSE dans la formulation et la mise en œuvre d’une stratégie de promotion et de monitoring de l'intégration de la dimension genre dans le secteur éducatif.

L’expert.e travaillera sous la supervision directe chef d’équipe et de son adjoint auxquels il/elle rendra compte de la mission qui lui est confiée et en collaboration avec l’AT (composée essentiellement de l’expert en finances publiques et de l’experte en Edition scolaire du Projet d'Appui Institutionnel à la Réforme de l'Education (PAIRE)) et le Groupe de Travail Genre (GTG) créé dans le cadre du projet.

Objectifs de la mission :

Objectif général :

Promouvoir une planification et un suivi des politiques éducatives sensibles au genre.

 

Objectifs spécifiques :

  • Formuler et mettre en œuvre une stratégie de promotion de l'intégration de la dimension genre dans le secteur éducatif.
  • Définir un dispositif de monitoring de l’intégration du genre pour l’éducation.
  • Renforcer les capacités en matière de gestion, planification et suivi des politiques éducatives sensible au genre.

 

Activités à réaliser :

Sous la supervision directe du chef d’équipe et de son adjoint, et en collaboration étroite avec l’AT et le GTG, l’expert.e assurera les activités suivantes.

  • L’élaboration d’un diagnostic institutionnel pour évaluer la prise en compte du genre au niveau des politiques éducatives en ce qui concerne : (i) vision, politiques, stratégies, objectifs, programmes et budgets ; (ii) compétences du personnel et culture organisationnelle ;
  • La formulation d’une stratégie de promotion du genre comprenant (i) un exposé des bonnes pratiques en la matière (ii) les mesures proposées d’intégration de l’égalité de genre dans le secteur éducatif (iii) un calendrier de mise œuvre ;
  • La définition d’un dispositif de veille et de suivi-monitoring de l’intégration de l’égalité de genre pour l’éducation proposant des indicateurs sensibles au genre à intégrer dans le Système d’Information de Gestion de l’Education SIGE ;
  • Organisation de deux actions de formation-action au profit du personnel du MENRSE (40 personnes) sur la gestion, la planification et le suivi des politiques éducatives sensible au genre.

Description du projet ou contexte

La Mauritanie a consacré l’égalité des sexes au niveau de sa constitution. Elle a signé et ratifié les conventions consacrées à la défense des droits de l’Enfant (CDE) et la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF). Le pays s’est aussi engagé, à travers les Objectifs de Développement Durable, à offrir une éducation inclusive et équitable de qualité pour tous (ODD4), à atteindre l’égalité entre les genres, ainsi que l’autonomisation de toutes les femmes et filles (ODD5).

Cependant, la persistance des relations d’inégalité et manque d’équité, constituent encore un frein au développement durable du pays. Ces déséquilibres empêchent ainsi les femmes, qui représentent plus de la moitié de la population, de jouer pleinement leur rôle dans le processus de croissance et de développement du pays.

Dans le secteur de l’éducation, les inégalités de genre se creusent au fur et à mesure du parcours scolaire et restent marquées en milieu rural et dans les wilayas les plus pauvres.

En effet, si la parité entre les sexes au niveau fondamental peut être considérée comme quasiment atteinte, les filles sont néanmoins davantage susceptibles que les garçons de ne pas être scolarisées tant au niveau du fondamental que du secondaire, et leur taux de fréquentation diminue également plus fortement que celui des garçons au fur et à mesure qu’on progresse dans le système éducatif. Surtout, il existe de fortes disparités selon la localisation géographique (milieu et wilaya), du statut socio-économique et de la langue maternelle des élèves.

Ainsi, les filles sont beaucoup moins scolarisées que les garçons dans les wilayas les plus pauvres et celles des familles les plus défavorisées sont plus nombreuses à ne pas achever le cycle primaire (contrairement à celles issues des familles les plus favorisées). Aussi, les taux de transition vers le secondaire sont plus faibles chez les filles que chez les garçons et la déperdition au secondaire reste élevée, en particulier parmi les élèves des ménages les plus défavorisés et les filles.

Il existe aussi des disparités de genre sur le plan de la qualité des apprentissages. Dans l’enseignement fondamental, les garçons présentent de meilleurs résultats que les filles dans toutes les disciplines, et dans le cycle secondaire, les taux de réussite des filles au brevet (4%) et au baccalauréat (13%) sont deux fois plus faibles que ceux des garçons. Les disparités interrégionales offrent une image très contrastée, la représentativité des filles selon les wilayas variant de 28% à 53% parmi les candidats au brevet et 15% à 50% parmi les admis à ce diplôme.

La profession enseignante est peu féminisée, ce qui constitue une barrière à l’égalité de genre. Les femmes représentent seulement un tiers du corps enseignant au primaire et ne sont plus qu’environ 10 % au premier et au second cycle du secondaire.

Elles représentent 40% des instituteurs et instituteurs adjoints, et seulement 3% des directeurs.

En plus, les hommes obtiennent des résultats significativement supérieurs à leurs collègues féminines dans toutes les disciplines. Ces différences de résultats pourraient s’expliquer en partie par un niveau de formation académique moindre pour les enseignantes.

Les études et analyses sur le genre dans le secteur éducatif sont limitées par le peu de données qualitatives et quantitatives existant sur les questions de genre. L’absence de statistiques officielles sur un certain nombre de phénomènes importants pour appréhender les réalités des femmes mauritaniennes dans l’éducation et évaluer l’environnement favorable à l’égalité de genre peut aussi être soulignée. En dehors d’enquêtes de ménages, il est difficile de conduire des analyses inter-sectionnelles permettant de refléter les réalités des différents groupes de femmes et d’hommes en fonction de leur âge, milieu de vie, statut socio-économique, langue maternelle ou handicap. En l’absence de ces données, il est difficile pour les planificateurs et/ou les gestionnaires d’élaborer des stratégies et/ou un suivi efficaces et ciblés en fonction de ces critères.

Conscient de ces enjeux, le gouvernement a entrepris différentes actions, dont la formulation d’une Stratégie Nationale d’Institutionnalisation du Genre (SNIG) adoptée en mars 2015 et l’adhésion, depuis 2019, dans l’Initiative Priorité à l’Égalité (GCI).

La SNIG s’articule autour d’une vision portant sur le développement de l’égalité en droits et en dignité de tous les citoyens et le partage équitable des ressources et responsabilités entre les femmes et les hommes. Elle met en place un mécanisme de coordination, de pilotage, de suivi et d’évaluation de l’institutionnalisation du genre qui comprend les instances suivantes :

  • Le Comité Interministériel d’Institutionnalisation du genre (CIIG) ;
  • Le Groupe Suivi Genre (GSG) ;
  • Les Cellules Sectorielles Genre (CSG).

Dans le secteur de l’éducation, une cellule chargée de la promotion du genre (CSG) a été créée au MENRSE. Rattachée au secrétariat général, elle a pour mission de veiller à la prise en compte de l’approche genre dans l’élaboration et la mise en œuvre de la politique sectorielle du département.

Plusieurs actions ont été initiées ces dernières années pour la promotion du genre, avec l’appui des PTF, notamment dans les thématiques suivantes :

- l’amélioration de l’accès et de la rétention des filles à l’école à travers des bourses pour le transport, l’accès à la cantine et au kit scolaire et la création d’espaces de paroles dans le cadre du programme SWEDD financé par la BM ;

- le développement de la planification sensible au genre, le renforcement des capacités des femmes en planification et suivi des politiques éducatives dans le cadre du projet CapEd-UNESCO.

Institutionnellement, la Loi d’Orientation du Système Educatif National promulguée en 2022 a consacré l’égalité de genre à travers les valeurs de l’école républicaine basées sur l’équité, l’inclusion et la lutte contre tous types de discrimination.

Dans la même optique, la lettre de politique du secteur de l’éducation et de la formation 2022-2032 annonce des objectifs transversaux pour assurer l’égalité de genre à tous les niveaux d’enseignement : « Au niveau du préscolaire, des stratégies ciblées de l’élargissement préscolaire seront élaborées, conjointement entre les ministères concernés, pour rejoindre les wilayas où la participation et l’achèvement des filles aux cycles secondaires sont les plus faibles et où les taux de mariages précoces sont les plus élevés. Au niveau de l’enseignement fondamental, une attention particulière sera accordée à l’amélioration du taux de transition des filles du primaire au secondaire et du taux d’achèvement au secondaire, en ciblant en particulier les régions et milieux où les inégalités sont les plus prononcées. La construction de collèges/lycées de proximité sera poursuivie, permettant d’assurer un environnement scolaire sécuritaire et sensible au genre. Le rôle des Comités de gestion des établissements (COGES) sera renforcé, notamment dans une perspective d’un plus grand suivi de la scolarisation et rétention des filles. Le renforcement de l’égalité de genre constitue également un objectif transversal fort du développement de l’EFTP et de l’enseignement supérieur, en vue d’augmenter la participation des femmes et de réduire les disparités d’orientations, en particulier dans les filières et secteurs porteurs.

Un accent particulier sera mis pour favoriser la féminisation du corps enseignant et du personnel d’encadrement à tous les niveaux d’enseignements et dans les différents sous-secteurs afin de permettre de réduire les inégalités de genre dans et par l’éducation. En ce sens, sera insérée l’égalité femmes-hommes dans les référentiels de formation au niveau national, pour les étudiants et les formateurs.

Cela passera notamment par le développement des études de genre - à travers la création ou le soutien de centres de recherche sur les études de genre - afin de développer la production de données quantitatives et qualitatives fiables permettant de mieux appréhender les goulets d’étranglements à l’égalité de genre dans l’éducation et d’informer les orientations stratégiques et politiques éducatives ».

Ces mesures et dispositions seront concrétisées dans le cadre du PNDSE III qui œuvrera à réduire les inégalités de genre et les disparités géographiques et économiques dans les parcours scolaires individuels à tous les niveaux.

Le PNDSE III prévoit aussi l’institutionnalisation de la dimension genre au sein même de la gouvernance du programme par le biais de :

-    la mise en place de dispositions réglementaires pour assurer la parité ou une représentation minimale des femmes dans toutes les instances du PNDSE (prise de décision, planification, mise en œuvre et suivi) ;

-    l’élaboration de normes de fonctionnement et de processus sensibles au genre ;

-    le renforcement des capacités des décisionnaires et agents impliqués dans la mise en œuvre du PNDSE sur la planification de l’éducation sensible au genre ;

-    le renforcement du rôle, des capacités, de la crédibilité et de la redevabilité des cellules sectorielles genre, tel que le prévoit la SNIG.

Profil souhaité

Formation et expériences :

  • Master ou doctorat en sciences sociales (sociologie, genre, démographie, psychologie, sciences politiques ou économiques), politique publique ou en développement international ;
  • Connaissance avérée des questions liées à l’égalité des genres et notamment dans le domaine de l’éducation ;
  • Une connaissance du système éducatif Mauritanien ou dans la région sera un atout ;
  • Solides compétences analytiques dans la conception et l'évaluation des politiques publiques et de programmes sur le genre et l’éducation ;
  • Au moins 8 ans de solides compétences techniques en matière de genre, de recherche et de capacité à soutenir les pays, notamment en ce qui concerne l’intégration du genre dans les politiques publiques et dans la planification financière sensible au genre ;
  • Au moins 5 ans d'expérience substantielle et programmatique dans le domaine du genre et éducation, avec une compréhension du changement social.
  • Une expérience de la programmation liée au genre en Afrique de l’Ouest est fortement souhaitée.
  • Excellentes compétences interpersonnelles, de facilitation et de communication.
  • Maîtrise du Français écrit et parlé; la maîtrise de l’arabe constituerait un atout ;
  • Expérience avérée de la rédaction de rapport et de recommandations.

Informations complémentaires

Les candidatures doivent inclure les éléments suivants :

  • CV de l'expert.e proposé
  • Une offre méthodologique et financière incluant les honoraires de l’expert.e.

Les candidatures doivent être envoyées avant le 30 septembre au lien figurant dans l’annonce sur le site d’Expertise France.

Critères de sélection des candidatures

Le processus de sélection des candidats s'opérera selon le(s) critère(s) suivant(s) :

  • Formation/compétences/expériences du candidat

Date limite de candidature : 30/09/2023 09:50

Document(s) joint(s) : -TdRs-Genre-VF.docx

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