La Mauritanie reste exposée à des risques fréquents de sécheresse, d’insécurité alimentaire et de chocs climatiques, économiques et structurels et se retrouve ainsi confrontée à des vulnérabilités alimentaires récurrentes liées à ces chocs. Le renforcement de ses capacités nationales d’anticipation, de prévision & d’alerte et de réponse représente donc un enjeu stratégique majeur. Dans ce contexte, l’Observatoire de la Sécurité Alimentaire (OSA), rattaché au Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA), joue un rôle central dans la collecte, l’analyse et la diffusion de données fiables et régulières.

Par ailleurs, depuis 2021, le Gouvernement a mis en place le Dispositif de Réponse aux Crises Alimentaires et Nutritionnelles (DCAN) qui couvre l’ensemble du cycle annuel de la réponse aux chocs. Le DCAN est présidé par un Comité de Programmation Alimentaire dirigé par le Premier Ministre et comprenant tous les ministres impliqués dans cet exercice annuel. Le CSA joue un rôle de « Secrétariat Exécutif » du dispositif. Deux organes majeurs composent le DCAN, le Comité d’Analyse des Besoins (CAB) et le Comité Chargé de la Mise en œuvre de la Réponse. L’OSA pilote le CAB, lui-même composé de 4 groupes techniques spécialisés, les GTS « Agro-Pastoral », « Nutrition », « Prix & Marchés » et « Vulnérabilité ».

En outre, la connaissance des zones et des personnes vulnérables revêt une importance majeure. L’amélioration de l’identification des territoires touchés à travers le Cadre Harmonisé ainsi qu’une collaboration étroite avec le Registre Social – source des listes de bénéficiaires – constituent un axe de travail essentiel.

Par ailleurs, le financement de la réponse demeure également une préoccupation majeure autant pour le gouvernement que pour les Partenaires Techniques et Financiers. Dans cette optique, un fonds national de réponse aux crises alimentaires et nutritionnelles (FNRCAN), géré par le CSA, a également été mis en place par décret en mai 2022. Il a été renforcé par un arrêté d’opérationnalisation en décembre de la même année et par un manuel de procédures auquel la Banque mondiale, l’AFD et le PAM ont prêté leur soutien technique.

Pour accompagner ces différents processus d’amélioration de la gestion des données, de ciblage et de financement, l’AFD prévoit de financer un nouveau poste d’Assistant Technique (AT), mis en place à travers Expertise France. Ce dernier contribuera principalement à structurer durablement un Système d’Alerte Précoce (SAP) performant, en lien étroit avec les producteurs de données et les outils prévisionnels existants. Il collaborera également étroitement avec le registre social pour le ciblage et il travaillera en collaboration avec l’assistant technique d’Expertise France déjà en poste sous financement AFD, qui remplit actuellement une mission de gestion opérationnelle, comptable et financière auprès du CSA en ce qui concerne le « FNRCAN ».

Il faut noter que concernant la partie consacrée à la gestion de données prévisionnelles/SAP ainsi que la réflexion sur l’avenir de la réponse aux chocs, ce nouveau poste fera l’objet d’une coordination étroite avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), avec un financement partagé. Cette coordination vise à augmenter les impacts de l’AFD et du PAM de façon complémentaire, pour garantir un appui cohérent qui réponde aux besoins exprimés par les institutions mauritaniennes.

Enfin, l’ensemble de ces éléments et l’évolution d’une situation environnementale en Mauritanie conduira aussi l’assistant technique à réfléchir à une dimension plus transversale concernant le futur de la réponse aux chocs ainsi que l’articulation de cette dernière avec le portefeuille de l’AFD en Mauritanie dans les secteurs du développement rural et de la nutrition.

L’objectif général de l'action est de renforcer les capacités de gestion de la réponse aux chocs du Gouvernement Mauritanien à travers, notamment un appui au CSA et à l’OSA.

Objectifs spécifiques

Cet appui transversal se caractérise par un renforcement des compétences et des différents moyens destinés à améliorer les piliers traditionnels de la réponse aux chocs mais également à explorer de nouvelles pistes de travail. On retiendra :

A.   Rendre performant l’OSA et sa gestion de l’anticipation des chocs

o   Améliorer la gouvernance et la présence institutionnelle de la structure

o   Améliorer les outils prévisionnels

o   Mettre en place un système de veille permanent performant, permettant de déclencher les alertes précoces et la mise en œuvre de réponses adaptées.

B.   Améliorer la qualité globale de la réponse aux chocs

o   Contribuer à optimiser le ciblage des zones et des personnes vulnérables

o  Participer à l’amélioration de la performance du FNRCAN en encourageant les contributeurs potentiels à l’utiliser (Etats & bailleurs) et en optimisant son opérationnalisation (en collaboration avec l’AT déjà en place).

o   Accompagner les réflexions en cours et proposer des solutions alternatives sur la forme que la réponse aux chocs pourrait prendre dans l’avenir en tenant compte de l’évolution des conditions climatiques, financières et humanitaires.

o   Travailler à l’articulation des interventions de l’AFD en matière de réponse aux chocs, protection sociale adaptative, développement rural, sécurité alimentaire et nutrition.