Réf.
2025/SDLGDDEDLDPE/13098
Type d'offre
Experts
Type de contrat
Contrat de prestation de services
Date limite de candidature
12/05/2025 23:59
Durée de la mission
Court terme
Durée
2 mois
Coordination géographique - Représentations à l’étranger > Tunisie
Mis en ligne le : 29/04/2025
L’expertise court terme aura pour mission de :
PHASAGE DETAILLE DE L’APPUI SOLLICITE
L’expertise court terme contribuera à répondre à ces défis à travers une mission comportant trois dimensions principales respectant de cadre SERA d’Expertise France :
1. Appui technique opérationnel sur le projet EFOR
2. Mentorat de la responsable SERA
3. Appui à la coordination SERA /Direction Pays sur la gestion des données au niveau agence
ENJEUX STRATEGIQUES ASSOCIES
ESTIMATION DE LA DURÉE DE LA MISSION
Phase |
Activités principales |
Estimation h/j |
1. Diagnostic & cadrage |
Revue des outils existants, entretiens avec l’équipe projet et la responsable SERA, analyse des points de blocage. |
2 j |
2. Conception de l’architecture & amélioration des outils |
Proposition d’un schéma directeur de gestion des données, co-développement/amélioration de fichiers ou bases, structuration des référentiels. |
4 j |
3. Visualisation & valorisation stratégique |
Co-création ou amélioration de tableaux de bord (Excel, Power BI, etc.), appui au reporting visuel et à la lisibilité des indicateurs. |
4,5 j |
4. Appui stratégique au coordinateur SERA |
Recommandations pour la gestion des données à l’échelle de l’agence, consolidation des pratiques du projet en vue d’une capitalisation ou réplication, note de synthèse. |
3,5 j |
5. Finalisation & livrables |
Mise en forme des outils livrés, transmission des fichiers, note méthodologique, réunion de restitution. |
2 j |
Total |
|
16 j |
DEROULEMENT DE LA MISSION
La mission, en étroite collaboration avec la Responsable SERA, se déroulera sur une période de deux mois, entre mai et juin 2025, selon un calendrier à affiner avec l’expert retenu. Elle alternera des phases de travail en présentiel à Tunis. Le déroulement s’organisera autour des étapes suivantes :
1. Lancement de la mission : Réunion de cadrage avec la cheffe de projet, la responsable SERA et le coordinateur SERA pour valider les attendus, préciser les outils disponibles, et convenir du calendrier.
2. Diagnostic et collecte d’information : Analyse documentaire, entretiens, tests des outils existants, cartographie des flux de données.
3. Co-construction des outils et architecture : Travail en collaboration avec la responsable SERA pour proposer une structuration optimale.
4. Réflexion stratégique avec le coordinateur SERA : Partage des constats, recommandations à l’échelle agence.
5. Finalisation : Livraison des livrables attendus, présentation en réunion de clôture.
LIVRABLES ATTENDUS
· Note de diagnostic et cartographie des flux de données
· Proposition d’architecture de gestion des données du projet
· Fichiers ou outils développés ou améliorés (base de données, tableaux de bord, visualisations)
· Base de données bénéficiaires niveau Direction Pays
· Rapport final incluant les recommandations pour la pérennisation
· Responsable SERA EFOR : Point focal opérationnel, facilitatrice technique, validation des outils.
· Coordinateur SERA EF Tunisie : Référent technique de l’expert, accompagnement stratégique, arbitrage si nécessaire.
· Cheffe de projet EFOR : Validation globale de la mission et des livrables.
· Expert mobilisé : Conception, production des livrables, accompagnement technique et transfert de compétences.
La Tunisie a longtemps été perçue comme un Etat précurseur et avant-gardiste en matière de reconnaissance des droits des femmes. Le Code du statut personnel promulgué en 1956 demeure une avancée à l’échelle internationale en termes de promotion des droits des femmes
Mais plus de dix ans après la révolution de 2011, la Tunisie reste un pays de contrastes où les innovations législatives coexistent avec des normes juridiques et surtout des normes sociales marquées par la discrimination notamment à l’égard des femmes et des personnes vivant dans des situations de vulnérabilité.
En 2019, l’IDH de la Tunisie était ainsi de 0.689 pour les femmes, contre 0.766 pour les hommes, donnant un indice de développement de genre (IDG) de 0.900 et plaçant le pays dans le groupe 4 sur 5, où le niveau d’égalité femmes-hommes dans l’IDH va de moyen à bas.
Le contexte socio-économique est un facteur déterminant dans l’analyse des inégalités, y compris les inégalités de genre. L’instabilité économique du pays a été potentiellement impactée par le Covid dégradant encore plus la condition des femmes, structurellement plus vulnérables aux crises économiques, sanitaires, etc. Pendant la période de cette pandémie, le chômage s’est aggravé pour passer de 15 % avant la pandémie à 17,8 % à la fin du premier trimestre 2021. Les femmes sont particulièrement touchées avec un taux qui atteint 24,9 %. Les estimations de la Banque Mondiale prévoient également une hausse du pourcentage de la population « vulnérable » susceptible de basculer dans la pauvreté.
Le secteur agricole représente l’un des piliers les plus importants de l'économie tunisienne, contribuant à 17 % du PIB national et employant environ 16 % de la population active. Dans ce secteur de poids économique et social très important, la place des femmes est prépondérante particulièrement dans la sécurité alimentaire : celles en milieu rural fournissent 85 % des produits alimentaires et jouent ainsi un rôle prépondérant dans la création de richesse et la contribution à la sécurité alimentaire. Cependant elles restent toujours défavorisées par rapport aux hommes en termes d'accès aux financements, aux services publics, aux marchés, aux crédits, le manque de mobilité et de choix, l’accès au foncier, à l’information, l'éloignement des postes de décision, etc. Au troisième trimestre de 2020 le taux de chômage pour les hommes était de 13,5% alors qu’il était de 22,80 % pour les femmes. En 2015, Un cinquième des femmes (soit 19,3%) disposent d’une source de revenu propre contre 60% pour les hommes.
Le travail agricole des femmes est pour l’essentiel dans le cadre d’exploitations familiales, en tant qu’« aide familiale » (c’est-à-dire du travail familial non rémunéré) pour une production vivrière et/ou commerciale. Par ailleurs, seulement 5% de la population des promoteurs de projets agricoles sont des femmes, 8.2% sont des exploitantes agricoles et seules 4 à 6% parmi les entrepreneures agricoles détiennent des titres de propriétés foncières. En outre, la participation des agricultrices dans les structures professionnelles agricoles de base (OPA) demeure toujours plus limitée par rapport à celle des agriculteurs, et elles sont encore victimes de nombreuses discriminations et stéréotype de répartitions sexuée des taches et des rôles à l’intérieur comme à l’extérieur de ces OPA.
En Tunisie, les femmes sont en général organisées en structure professionnelles agricoles (GDA, SMSA). Ces structures professionnelles sont techniquement sous encadrement et appui technique des CRDA / Arrondissement d’appui aux femmes en milieu rural (liés organiquement au BAFR) et sous tutelle des autorités locales (Le gouvernorat). Le gouverneur exerce un contrôle de tutelle sur ces structures depuis sa création jusqu’à son éventuelle dissolution !
Depuis 2011, et par le biais du BAFR principalement, plus d’une centaine de groupements professionnels agricoles féminins (GDA + SMSA formés totalement ou majoritairement de femmes) ont été créés sur tout le territoire national. Le MFFEPA contribue aussi à la création de ces structures en plus de certaines ONG.
Dans le cadre de cette dynamique et le besoin pressant d’appuyer ces structures professionnelles féminines a pris naissance le projet Emancipation des Femmes et des Organisations Rurales (EFOR) financé par l’AFD et mis en œuvre par Expertise France. Le projet a été lancé en mars 2023 sous le pilotage du MARHPM (Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime) et du MFFEPA (Ministère de la Famille, de la Femme, de l'Enfance et des Personnes Agées).
Expertise France (EF) est une agence publique française placée sous la tutelle des ministères français des Affaires européennes et étrangères et de l'Economie et des Finances, Expertise France est l’acteur interministériel de la coopération technique internationale, filiale du groupe Agence française de développement (groupe AFD). Deuxième agence par sa taille en Europe, elle conçoit et met en œuvre des projets qui renforcent durablement les politiques publiques dans les pays en développement et émergents. EF propose de l'ingénierie de projet et de l'assistance technique en développant et en mettant en œuvre des actions de coopération internationale dans le monde entier. L'agence intervient dans différents domaines de la coopération au développement et de la coopération institutionnelle, notamment la réforme des secteurs de la sûreté et de la sécurité, la sortie de crise/la stabilité, la santé publique, les droits humains, le renforcement des institutions et des ONG et la gouvernance. Elle intervient sur des domaines clés du développement et contribue aux côtés de ses partenaires à la concrétisation des objectifs de développement durable (ODD)
Ayant acquis une solide expérience dans la gestion administrative et financière de projets internationaux de grande envergure EF est accréditée par l'Union Européenne pour la gestion de fonds communautaires délégués.
1. Mission d’expertise technique
Le projet EFOR est structuré autour de trois composantes principales, chacune ciblant un niveau différent d’intervention pour maximiser l’impact global du projet :
Composante 1 : Sensibilisation, normes sociales et engagement des communautés
Composante 2 : Promotion d’une agriculture féminine écologique, sociale et solidaire
Composante 3 : Capitalisation, politiques publiques et renforcement institutionnel
Son volet transversal SERA (Suivi, Évaluation, Redevabilité et Apprentissage) s’est progressivement structurée autour d’un ensemble d’outils, de rapports et de flux d’informations diversifiés.
Dans le contexte d’une montée en charge du projet, du déploiement de nouvelles activités et de la perspective d’évaluation et de capitalisation ; la maîtrise, la structuration et la valorisation des données sont devenues des enjeux critiques, tant pour la qualité du pilotage que pour la redevabilité envers les partenaires.
Bien que le dispositif SERA soit actif et opérationnel, il est caractérisé par :
Formation : Bac+5 minimum en sciences de données, statistiques, gestion de l’information, évaluation de projet ou tout domaine connexe.
Expérience : Minimum 8 ans d’expérience dans la gestion de données appliquée au développement et à l’évaluation de projets avec des expériences notables en gestion de projets.
Maîtrise des outils de collecte et de traitement de données (Excel avancé, Power BI, KoboToolbox, Airtable, tableaux, Miro etc.).
Expérience avérée dans le transfert de compétences et le mentorat technique.
Les Bureaux d’étude intéressé(e)s doivent soumettre :
La candidature ne doit pas présenter de conflit d'intérêt avec l'action.
Le processus de sélection des candidats s'opérera selon le(s) critère(s) suivant(s) :
Document(s) joint(s) : 25 04 08 EFOR Tn - TDRs expertise CT - Gestion des donnees.doc
Expertise France est l’agence publique de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique. L’agence intervient autour de quatre axes prioritaires :
Dans ces domaines, Expertise France assure des missions d’ingénierie et de mise en œuvre de projets de renforcement des capacités, mobilise de l’expertise technique et joue un rôle d’ensemblier de projets faisant intervenir de l’expertise publique et des savoir-faire privés.