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Réf.
2024/EFDPMYW/12249

Type d'offre
Experts

Type de contrat
Contrat de prestation de services

Domaines d'expertises
Suivi et évaluation ; Justice

Date limite de candidature
10/12/2024 10:31

Durée de la mission
Court terme

Contrat
Indépendant / Entrepreneur Individuel

Durée
25 jours

Description de la mission

OBJECTIFS ET RESULTATS POURSUIVIS

           Objectifs de la mission

Raison d’être et objectifs de l’évaluation

Dans le cadre des exigences de redevabilité du projet Mahakama Ya Wusawa et de la politique interne d’Expertise France d’amélioration des interventions présentes et futures, les différentes parties prenantes du projet ont convenu lors de la conception de ce dernier de réaliser une évaluation externe finale.

Celle-ci doit permettre d’améliorer les performances de projets futurs comparables ciblant le secteur de la Justice.

Objectifs et attentes générales de la mission

Cette évaluation a pour principal objectif de fournir au Ministère de la Justice et à l’Université des Comores, à l’agence Expertise France (équipes terrain et siège) et à l’AFD :

  • Une analyse globale et indépendante de la performance du projet, en prêtant une attention particulière à ses résultats, en comparaison avec les objectifs fixés ;
  • Des leçons et des recommandations, de manière à améliorer, le cas échéant, des actions futures.

De façon spécifique, cette évaluation fournira des éléments d’appréciation sur les effets du projet et sa viabilité dans le domaine du renforcement du secteur de la Justice aux Comores.

Le.s évaluateur.rice.s. devra.ont fournir les éléments de preuves expliquant les analyses, les liens de cause à effet et tenter d’identifier les facteurs ayant généré ou entravé la mise en œuvre du projet. Leur travail doit encourager la responsabilisation, la prise de décisions, et l’apprentissage.

           Périmètre de l’évaluation

L’évaluation portera sur les éléments suivants :

Période : ensemble de la période de mise en œuvre du projet Mahakama Ya Wusawa ;

Composantes : toutes les composantes ;

Pays : Union des Comores ;

Bénéficiaires : Ministère de la Justice des Comores, Université des Comores, AFD et Expertise France.

 

Critères et questions évaluatives

L’évaluation utilisera les critères définis par le Comité d’Assistance au Développement (CAD) de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) : pertinence, cohérence, efficacité, efficience, impact et viabilité[1].

Le.s consultant.e.s devront en outre vérifier si les thématiques transversales suivantes (promotion des droits humain, égalité des genres et bonne gouvernance) ont été prises en compte lors de l’identification/la formulation des documents et à quel degré celles-ci se sont retrouvées dans la mise en œuvre et la supervision de l’action.

Les questions évaluatives détaillées ci-dessous ont été développées de manière participative au sein du groupe de pilotage. Elles seront revues par l’évaluateur au moment de la phase de démarrage de l’évaluation, afin de proposer une version finale dans la note de cadrage validée par le groupe de pilotage.

Critères d’évaluation

Questions d’évaluation spécifiques

Pertinence

Dans quelle mesure les objectifs et l’approche du projet étaient-ils pertinents ?

Dans quelle mesure le montage institutionnel du projet était-il pertinent ?

Comment le projet s’est-il adapté au contexte pour rester pertinent ?

Cohérence

Le projet a-t-il pu développer des synergies avec d’autres interventions ou acteurs ?

Efficacité

Dans quelle mesure les résultats attendus de l’intervention ont-ils été atteints ?

Quels sont les facteurs qui ont eu un impact positif ou négatif sur la réalisation des activités initialement prévues ?

Efficience

La gestion du projet telle qu’elle a été mise en place (ressources humaines, partage des rôles et responsabilités, organigramme, interactions, arbitrages financiers en lien avec les choix stratégiques) a-t-elle été optimale pour atteindre les résultats ?

Les ressources du projet ont-elles été utilisées à bon escient ?

Impact

Dans quelle mesure le projet a-t-il produit des changements (positifs ou négatifs, souhaités ou non) et, en fin de compte, contribué à progresser vers l’objectif spécifique et l’impact attendus ?

Viabilité

Est-ce que la viabilité a été correctement prise en compte par le projet dans ses différentes phases ?

Quelles sont les perspectives de durabilité du projet et comment les renforcer ?

Transverses

Dans quelle mesure le genre, les droits humains et la bonne gouvernance ont-ils été pris en compte dans les activités et la gestion du projet ?

Quelles sont les leçons apprises et les bonnes pratiques du projet ?

 

Les consultant.e.s devront impérativement fournir un jugement de valeur sur chacune des questions d’évaluation soulevées par l’examen des critères. Dans le cadre de cette analyse, le(s) consultant.e.s s’assureront que les jugements formulés pour chacun des critères d’évaluation permettent de recouvrer l’ensemble des étapes marquantes du cycle du projet.

  

Description de la mission

            Méthodologie de l’évaluation

L’évaluation sera réalisée entre les mois de janvier et de mars 2025 et devra être menée dans le strict respect des considérations « ne pas nuire », être sensible au genre et avoir une attention spécifique à la production de recommandations opérationnalisables.

Durant l’ensemble du processus, il est demandé au.x consultant.e.s d’associer étroitement Expertise France (le chef de projet, le.a chargé.e de projet, le référent SERA ainsi que le coordonnateur SERA) à la construction de son raisonnement, par des liens réguliers tout au long de la mission, de la note de cadrage jusqu’à la réunion de présentation du rapport final. En particulier, un partage des constats et des premiers éléments d’analyse doit se faire dès la fin de la mission, avec la rédaction d’un rapport intermédiaire.

Dans les échanges réguliers avec le.s consultant.e.s, Expertise France représentera le groupe de pilotage.

Phase de démarrage

Au cours de cette phase préparatoire, le.s consultant.e.s doivent :

  • Rassembler et consulter toutes les informations et tous les documents relatifs au projet à évaluer (instruction, exécution, suivi) et à la compréhension de son contexte ;
  • Identifier toutes les parties prenantes du projet ;
  • Reconstruire la logique d’intervention du projet en étudiant le cadre logique du projet afin de : (i) de clarifier les objectifs de l’intervention et de les traduire en une hiérarchie de changements attendus et (ii) d’aider à juger la cohérence interne de l’intervention et III) à identifier les hypothèses de départ (ou postulats, souvent implicites) qui ont guidé a priori le montage du projet, et d’en évaluer a posteriori le bien-fondé ;
  • Approfondir le cadre de l’évaluation sur la base des termes de référence, des documents collectés et de la logique d’intervention reconstruite.

En lien avec ce dernier attendu, il s’agira plus spécifiquement : (i) de préciser les principales questions qui serviront à focaliser le travail d’évaluation sur un nombre restreint de points clés; (ii) d’établir les étapes du raisonnement qui permettront de répondre aux questions (critères de jugement) ; (iii) de préciser les indicateurs à utiliser pour répondre aux questions et les sources d’informations correspondantes (documentation, entretiens, focus group, enquêtes, …).

À partir de ce travail méthodologique le consultant proposera une note de cadrage incluant :

  • Une description détaillée des objectifs et enjeux de l’évaluation ;
  • Une description détaillée du périmètre de l’évaluation (temporel, géographique, actions constitutives du projet évalué) ;
  • Une analyse des parties prenantes ;
  • Une reprise de la théorie du changement du projet ;
  • Une reformulation du questionnement évaluatif associée à des critères de réussite, des indices et indicateurs et aux outils de collecte que l’équipe d’évaluation prévoit de déployer pour apporter des éléments de réponse sous la forme d’une matrice d’évaluation ;
  • Une description détaillée de l’approche méthodologique retenue et des outils de collecte à son service ;
  • Un calendrier actualisé de réalisation de la mission d’évaluation ;
  • En annexe : une matrice d’évaluation (voir trame en annexe 1), une première version des protocoles de collecte (guides d’entretien, grille d’observation, guide d’animation des ateliers, etc.) incluant les méthodes d’échantillonnage.

Ce cadrage fera l’objet d’un échange préalable entre le groupe de pilotage et le.s consultant.e.s et permettra de discuter avec le.s consultant.e.s de la manière dont il.s ou elle.s entendent structurer la démarche évaluative et d’en vérifier la faisabilité. La note de cadrage fera également l’objet d’une restitution au groupe de pilotage.

En cas de reconstitution de la logique d’intervention, il convient de s’assurer que les objectifs redéfinis par l’évaluateur sont bien partagés par le groupe de pilotage.

Cette phase préparatoire est clé et la note de cadrage devra être formellement validée avant le début de la phase de collecte.

Les ressources à exploiter pour cette phase sont (liste non-exhaustive) :

  • « Contrat pour services de consultants » signé le 23 juin 2022 entre le Ministère de la Justice, des Affaires Islamiques et de la Fonction Publique de l’Union des Comores et Expertise France ;
  • Avenant au « Contrat pour services de consultants » signé le 18 juin 2024 entre le Ministère de la Justice, des Affaires Islamiques et de la Fonction Publique de l’Union des Comores et Expertise France.
  • Rapport final du projet de soutien à la justice mis en œuvre entre 2019 et 2022 ;
  • Rapport de démarrage de l’assistance technique ;
  • Rapports d’activité semestriels de l’assistance technique ;
  • Programme de la formation initiale des auditeur.rice.s ;
  • -Programme de la formation initiale des greffier.e.s ;
  • Programme de la formation continue ;
  • Rapport GPEEC ;
  • Etude détaillée sur les besoins, modes de gestion et de formation initiale et continue des professionnels de la justice aux Comores ;
  • Rapport sur les besoins et sur l’élaboration d’un catalogue de formations continues des magistrats en Union de Comores en droit OHADA ;
  • Cadre logique du projet ;
  • Plan SERA de l’assistance technique ;
  • Tableau de bord du suivi-évaluation de l’assistance technique incluant le cadre logique ;
  • Rapport de capitalisation (promotion 1).

Phase de collecte

Lors de cette étape, le ou les consultant.e.s poursuivront l’analyse des données secondaires via les suites de l’analyse documentaire. Il.s ou elle.s procéderont à la collecte de données primaires.

Cette collecte se fera essentiellement via une mission terrain à Moroni d’une durée de 6 jours, prévue avant la fin du mois de février 2025. Le déroulé de cette mission devra être décrit dans un programme partagé avec le groupe de pilotage pour validation. Le groupe de pilotage appuiera et facilitera l’organisation de cette mission (mise en contact, présentation de l’évaluation, fourniture de coordonnées, etc.).

La collecte de données inclura l’utilisation de méthodes de collecte qualitatives et quantitatives dont, par exemple (au moins trois méthodes différentes et complémentaires doivent être mentionnées dans l’offre technique) :

  • Une mission terrain sur un ou plusieurs sites de mise en œuvre ;
  • Une ou plusieurs enquêtes par questionnaires ;
  • Un ou plusieurs focus groupes ;
  • Des entretiens individuels ;
  • Une revue des documents du projet et, lorsque pertinent, de documents externes ;
  • Si le calendrier le projet le permet, une observation de pratiques ;
  • Etc.

À la fin de mission terrain, une réunion de restitution à chaud des résultats préliminaires suite à la phase de collecte devra être réalisée auprès du groupe de pilotage. Un diaporama sera utilisé comme support.

Cette restitution à chaud permettra principalement :

  • De partager un niveau de connaissances commun des éléments collectés et des enjeux associés ;
  • D’esquisser les grandes lignes préliminaires de l’analyse croisée ;
  • Et d’identifier d’éventuelles lacunes de la collecte qui nécessiteraient un complément de collecte à distance.

Phase d’analyse et de reporting

   1)      Un rapport final provisoire

Un rapport final provisoire qui ne devra pas dépasser 40 pages hors annexes sera produit à l’issue des travaux complémentaires d’analyse et de contrôle qualité du ou des consultant.e.s.

Ce rapport final provisoire servira de support à une réunion entre l’équipe d’évaluation sélectionnée et le groupe de pilotage. Celle-ci permettra principalement :

  • De partager et discuter les conclusions provisoires relatives aux questions d’évaluation ;
  • De s’assurer que ces conclusions soient suffisamment étayées et d’identifier d’éventuelles lacunes d’analyse qui nécessiteraient un complément d’analyse ;
  • D’ajuster leur formulation pour aboutir à une production collective des conclusions définitives ;
  • De co-construire les recommandations issues de l’évaluation.

Le rapport final provisoire devra être communiqué au groupe de pilotage au moins une semaine avant la réunion.

   2)      Un rapport final définitif accompagné d’une synthèse

Un rapport définitif, intégrant les observations du groupe de pilotage et recommandations identifiées ainsi qu’une synthèse, sera par la suite produit par le.s consultant.e.s.

Si les observations faites expriment des différences d’appréciation non partagées par les consultants, celles-ci pourront être annexées au rapport définitif et commentées par les consultants. 

 

            Livrables attendus

Les livrables devront être soumis par email sous format Word aux destinataires qui seront indiqués à l’équipe d’évaluation lors de la phase de démarrage. Ils devront être rédigés en français.

Livrables

# pages max.

Date de livraison

1- Note de cadrage (incl. Matrice d’évaluation)

10

T0 + 2 semaines  

2- Rapport final provisoire incluant un résumé exécutif d’env. 4-6 pages

40

T0 + 9 semaines (rapport provisoire)

3- Rapport final définitif incluant un résumé exécutif et une fiche synthèse selon le format demandé par Expertise France

40

T0+ 11 semaines (rapport définitif)

 

En outre, un support de présentation type diaporama devra être produit pour chaque réunion de pilotage.

 

Organisation des travaux

           Pilotage de l’évaluation et gouvernance du projet

L’évaluation est gérée par Expertise France avec l’aide d’un groupe de pilotage (voir l’annexe 4).

Les fonctions principales des membres du groupe de pilotage de l’évaluation sont de:

  • Conseiller et orienter les choix relatifs à l’évaluation ;
  • Proposer des décisions sur les ajustements à opérer dans la conduite de l’évaluation ;
  • Valider les livrables remis par les évaluateurs.

Des réunions du comité sont prévues dans le cours de cette évaluation :

  1. En phase de démarrage, pour valider la méthodologie générale de mise en œuvre, le plan de collecte des données et la présentation espérée des livrables attendus, et valider la note de cadrage ;
  2. Lors d’un point intermédiaire pour réagir aux premières analyses et constats, une fois la phase de collecte de données terminée (validation du rapport intermédiaire) ;
  3. En phase de finalisation, pour participer à la formulation des conclusions et à la co-construction des recommandations ;
  4. Pour valider le rapport final en fonction de l’étendue des points restant à arbitrer, sinon par courriels. 

 

           Modalités de coordination

Il est demandé au.x consultant.e.s d’associer étroitement le groupe de pilotage à la construction de son raisonnement, par des liens réguliers tout au long de la mission, de la note de cadrage jusqu’à la réunion de présentation du rapport provisoire. En particulier, un partage des constats et des premiers éléments d’analyse doit se faire dès la fin de la mission.

La prestation inclura une mission terrain. Les outils collaboratifs utilisés seront agréés par le projet sur proposition éventuelle du.es consultant.e.s.

           Calendrier

La durée totale de la mission est estimée à 25 personnes/jours, entre les mois de janvier et d’avril 2025 telle que détaillée ci-dessous à titre indicatif : 

Activités

Lieu

Période

Durée (pers./j) [facultatif]

1- Phase de démarrage

-

Compter 2 semaines

5

2- Phase de collecte

Union des Comores / distanciel

Compter 1 mois

10

3- Phase de reporting (incl. atelier de présentation du rapport provisoire)

-

Compter 3 semaines

9

4- Phase de finalisation (incl.

-

Compter 2 semaines

1

 

L’équipe d’évaluation sélectionnée devra proposer dans son offre un plan de travail détaillé incluant les jours travaillés par activité et par membre de l’équipe d’évaluation, ainsi que les dates et lieux indicatifs. Ce plan de travail sera discuté et validé lors de la réunion de démarrage.



Description du projet ou contexte

           Contexte général

Le secteur de la justice aux Comores est confronté à des contraintes importantes. L’accès à la justice, son indépendance, le traitement diligent des dossiers, l’exécution des décisions de justice, le respect des procédures et des règles de droit ne sont, en effet, pas systématiquement assurés. La coexistence entre différents systèmes de justice parfois contradictoires – droit commun, loi islamique et droit coutumier – peut, de plus, entraîner de la confusion dans l’application des lois. La défiance vis-à-vis de la justice de la part des justiciables est significative, de même que l’insécurité juridique.

Le besoin de renforcement des capacités du système de justice a été soulevé comme un des principaux enjeux par les acteurs du secteur privé lors des consultations menées en 2019 par la Banque mondiale pour le cadre de partenariat-pays 2020-2024. La modernisation de ce secteur s'avère en effet indispensable pour regagner la confiance des citoyens dans le système judiciaire, promouvoir le respect des droits humains et la lutte anti-corruption, et offrir à l'économie nationale un environnement plus transparent et propice aux affaires. 

Dans le cadre du Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) « Soutien au secteur de la Justice aux Comores/COMJUS » (2019-2021), piloté par l’Ambassade de France et mis en œuvre par Justice Coopération Internationale (JCI) puis par Expertise France, un appui important a été apporté pour la réalisation d’un diagnostic du secteur, suivi de la mise en œuvre de cycles de formation continue au bénéfice notamment des magistrat.e.s, greffier.e.s, avocat.e.s, huissiers et acteurs du foncier comorien. Les premiers ont bénéficié de 8 sessions de formation en 2020/2021, avec un fort accent mis sur la déontologie de la profession. La crise sanitaire a généré une longue suspension des activités jusqu’en mars 2021 et des réorientations ont été apportées à son contenu en décembre 2020, à l’occasion de la seconde réunion de son comité de pilotage.

Dans le cadre de ce second comité de pilotage, les autorités comoriennes ont exprimé le souhait d’être appuyées dans l’organisation d’un concours en vue du recrutement de 20 futur.e.s magistrat.e.s. Les épreuves du concours ont eu lieu entre mars et mai 2021, avec l’accompagnement d’experts français mobilisés par Expertise France. Outre les 20 auditeur.rice.s de justice retenu.e.s, auxquels s’ajoutent 2 auditeur.rice.s intégré.e.s sur titre (doctorat en droit), les 20 candidat.e.s arrivé.e.s à la suite ont été sélectionné.e.s pour devenir greffier.e.s.

Ce premier concours, fortement médiatisé, a suscité un enthousiasme important – liée notamment à une transparence généralement reconnue. Un des constats de cette première expérience a néanmoins été la faible diversité des lauréat.e.s en matière de genre et de provenance géographique, le second aspect ayant généré des tensions du fait de l’absence de lauréat.e.s issu.e.s de l’île de Mohéli.

Suite à cette désignation, le ministère de la Justice a sollicité l’appui de l’Ambassade de France pour financer la formation initiale des lauréat.e.s et organiser un nouveau concours. L’objectif du ministère est en effet de porter le corps des magistrat.e.s à 150 professionnel.le.s dans les prochaines années.

            Présentation du projet

Le projet Mahakama Ya Wusawa s’inscrit dans la dynamique du projet de soutien à la justice financé par l’Ambassade de France et mis en œuvre entre 2019 et 2022 et dans la continuité des demandes du gouvernement de l’Union des Comores.

Sa mise en œuvre a commencé en juin 2022, pour une durée initiale de 26 mois (une extension de 6 mois a été signée le 18 juin 2024 portant la fin des activités du projet au mois de mai 2025). Son montant total est de 2,5 millions d’euros financés par l’AFD.

Les partenaires opérationnels et leur fonction dans le projet sont présentés dans le tableau ci-dessous.

Acteurs impliqués

Fonction dans le projet

Agence Française de Développement

Financeur du projet dans le cadre du Plan de développement France-Comores (PDFC)

> Agence de Moroni / Siège

Superviser la gestion de la subvention.

Ministère de la Justice

Maître d’ouvrage du projet

> Cellule de gestion du projet

Coordonner l’ensemble des activités du projet et assurer la gestion administrative et financière de la subvention.

> Coordination pédagogique

Diriger les deux parcours de formation initiale, superviser l’organisation du deuxième concours de la magistrature et contribuer à la pérennisation des processus de formation.

Université des Comores

Opérateur pédagogique

> Service Universitaire de Formation Permanente – SUFOP

Déployer l’ensemble du dispositif pédagogique sur lequel repose la formation initiale et en garantir la qualité.

Expertise France

Opérateur d’assistance technique

> Dispositif d’assistance technique

Piloter et organiser, en lien avec le Coordonnateur national et le Coordinateur pédagogique, le déploiement de l’expertise internationale mobilisée sur les trois composantes du projet.

> Unité Support Projet (USP)

Mobiliser les moyens logistiques, administratifs, financiers et juridiques en appui au dispositif d’assistance technique.

Ecole Nationale de la Magistrature

Partenaire d’assistance technique

> Département international

Réaliser l’étude de faisabilité pour la pérennisation du dispositif de formation initiale des professionnels du droit, prévue dans la composante 3.

Mobiliser l’expertise pour les formations continues.

 

 
   

L’objectif général du projet Mahakama Ya Wusawa est de contribuer à soutenir durablement l’État de droit et l'administration de la justice pour les citoyens et citoyennes et opérateurs économiques en Union des Comores, grâce à au renforcement qualitatif et quantitatif des ressources humaines du secteur de la Justice.

Son objectif spécifique est de renforcer le secteur de la justice par le biais d’une meilleure gestion des ressources humaines nécessaires à son fonctionnement (adéquation entre les besoins et les effectifs, emplois et compétences) et s’articule autour des champs d’actions suivants.

Cet objectif spécifique est divisé en trois composantes (ou sous-effets), elles-mêmes subdivisées en produits.

  • Composante 1 : Mettre en place et assurer la formation initiale professionnalisante des auditeur.rice.s de justice et élèves greffier.e.s, pour deux promotions successives
    • Conception des parcours et des modules de formation, au profit des futur.e.s magistrat.e.s et greffier.e.s, et identification et sélection des formateur.ice.s qualifié.e.s aux niveaux national et international.
    • Déploiement de la formation au profit des futur.e.s magistrat.e.s et greffier.e.s, sur la base d’une organisation appropriée, tant sur le plan pédagogique que matériel. Certains cours seront dispensés en troncs communs aux futur.e.s magistrat.e.s et greffier.e.s et le contenu pédagogique sera transmis aux élèves.
    • Transfert progressif de compétences aux formateur.ice.s comorien.ne.s, pour une pérennisation nationale du portage des formations (cf. composante 3).
  • Composante 2 : Concevoir/organiser un second concours pour recruter une nouvelle promotion de magistrat.e.s et greffier.e.s en prévoyant également un parcours de préparation à ce concours, en tenant compte des enjeux d’inclusivité en matière de genre et de provenance géographique des candidats
    • Réalisation d’une étude sur les besoins et les opportunités en matière de recrutement de ressources humaines dans le secteur de la justice – en vue notamment d’assurer un cadrage des besoins au titre du deuxième concours.
    • Mise en place d’un parcours de préparation aux épreuves du concours.
    • Actualisation du cadre d’organisation du futur concours, et mise en œuvre de ce dernier au titre du recrutement d’une deuxième promotion de magistrat.e.s et de greffier.e.s.
  • Composante 3 : Assurer la pérennisation du processus/dispositif de recrutement et de formations des professionnel.le.s de la justice
    • Conduite des réflexions-travaux pour le développement de formations diplômantes, sur la base des ressources pédagogiques élaborées dans le cadre de la conception des parcours.
    • Réalisation d’une étude détaillée sur les besoins, modes de gestion et de formation initiale et continue des professionnels de la justice aux Comores – en vue de la mise en place d’un dispositif pérenne de formation qui pourrait passer par la création d’une école des métiers du droit.
    • Réflexion sur les besoins de formations de spécialisation pour certains magistrat.e.s, au-regard de leurs profils.

Les cibles groupes cibles du projet sont le Ministère de la Justice, l’ensemble des juridictions de l’Union des Comores et le Service Universitaire de Formation Permanente (SUFOP). Les bénéficiaires finaux sont les usagers de la justice.

Le cadre logique et la théorie du changement du projet figurent en annexe (annexes 2 et 3).

 

Profil souhaité

Expertises attendues

  1. Nombre d’experts par mission : 1 ou 2
  2. Profil de l’expert (des experts) désigné(s) en charge de l’exécution du contrat :

Qualifications et expérience

  • Titulaire d’un diplôme universitaire (3eme cycle) dans un domaine pertinent à la mission : sciences juridiques, sciences sociales et/ou ingénierie de projet et évaluation.
  • Expérience professionnelle dans le secteur de la justice, de la gestion de projet et/ou de l’évaluation de 15 à 20 ans
  • Expérience de coordination multi-acteurs ;
  • Une expérience dans des projets similaires serait très appréciée ;
  • Une bonne connaissance de la région de l’Océan Indien ou des Comores serait très appréciée.

Compétences métier :

  • Expérience et connaissance en matière de suivi et d’évaluation sur le terrain (au moins 3 évaluations de projet dont une dans le secteur de la Justice) ;
  • Élaboration de système d’évaluation ;
  • Conception, animation et évaluation de formation pour adultes dans le domaine du suivi et évaluation ;
  • Expérience en conception et gestion de base de données ;
  • Capitalisation et conception de matériel didactique.

Compétences administratives :

  • Excellente maîtrise des outils bureautiques (MS Office : Word, Excel, PowerPoint et de leur équivalents LibreOffice) et de l’Internet ;
  • Excellentes qualités de communication et d’organisation.

Compétences linguistiques :

  • Excellente maîtrise du français, écrit et parlé (bonnes capacités de rédaction, de synthèse et d’analyse…) ;
  • La maitrise des langues locales serait un atout.

Organisation attendue de l’équipe

L’évaluateur.rice pourra être un ou des évaluateur.rice.s indépendant.e.s et/ou une agence d’évaluateur.rice.s.

S’il s’agit d’une équipe d’évaluateur.rice.s, celle-ci devra proposer dans son offre une répartition des rôles et responsabilités tout au long du processus d’évaluation. Cette répartition sera discutée et validée lors de la réunion de démarrage.

 

           Contenu des offres

Les offres devront inclure :

  • Une offre technique : compréhension et commentaires sur les éléments des termes de référence, méthodologie proposée incluant un plan de travail détaillé, composition de l’équipe d’évaluation (et rôles et responsabilités le cas échéant), les CV et expériences similaires, ainsi que tout élément utile et pertinent à la compréhension de la démarche d’évaluation ;
  • Une offre financière : budget global de l’évaluation comprenant le coût journalier de chaque intervenant, une décomposition des temps d’intervention par intervenant et par étape de travail et une proposition de modalités de paiement (les frais de transport, de visa et les per diems ne sont pas à inclure dans l’offre).

 

            Modalités d’évaluation des offres (facultatif)

Expertise France sélectionnera l’offre qui présente la meilleure notation sur la base de la grille suivante :

Critère

Pondération

Qualité de l’offre technique

30%

Profil(s) proposé(s)

50%*

Coût de la prestation

20%

* Dans l’hypothèse d’une équipe de deux consultants, seul le profil de l’expert clé sera évalué au regard des critères demandés.

Critères de sélection des candidatures

Le processus de sélection des candidats s'opérera selon le(s) critère(s) suivant(s) :

  • Formation/compétences/expériences du candidat
  • Formation/diplômes du candidat en lien avec la mission d’expertise
  • Compétences du candidat en lien avec la mission d’expertise
  • Expériences du candidat en lien avec la mission d’expertise
  • Compréhension linguistiques attendues du candidat
  • Évaluation de l’expertise du candidat dans le domaine recherché
  • Connaissances du candidat du contexte local (pays ou région d’intervention)
  • Compréhension par le candidat des enjeux du projet de coopération
  • Compréhension par le candidat du rôle de la mission au sein du projet de coopération

Date limite de candidature : 10/12/2024 10:31

Document(s) joint(s) : 202411 Mahakama - TdR Evaluation finale MYW v.3.docx - DAJ_F043_v05 - Formulaire de candidature.docx - DAJ_M001_v06 - Lettre de consultation_.docx - DAJ_M002_v011 - Contrat d'achat simplifié.docx - DPGF - EVA FIN MYW.xlsx

Expertise France est l’agence publique de conception et de mise en œuvre de projets internationaux de coopération technique. L’agence intervient autour de quatre axes prioritaires :

  • gouvernance démocratique, économique et financière ;
  • paix, stabilité et sécurité ;
  • climat, agriculture et développement durable ;
  • santé et développement humain.

Dans ces domaines, Expertise France assure des missions d’ingénierie et de mise en œuvre de projets de renforcement des capacités, mobilise de l’expertise technique et joue un rôle d’ensemblier de projets faisant intervenir de l’expertise publique et des savoir-faire privés.

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